Les violons de Bruxelles
Une première partie par le Conservatoire Edouart Bastin
Un peu partout dans le monde, la musique de Django Reinhardt est célébrée, copiée, trahie parfois. La plupart du temps, la formule instrumentale choisie est celle du légendaire Quintet du Hot Club de France : un violon, une guitare solo, une ou deux guitares rythmiques et une contrebasse. Les violons de Bruxelles renversent cette formule quasi sacrée. Si la contrebasse est bien présente, pour le reste, la donne est carrément inversée : une seule guitare et... trois violons. L'incomparable Tcha Limberger (violon, chant), multi-instrumentiste de grand talent et digne héritier d'une famille de musiciens Sinti, emmène magistralement l’ensemble bruxellois.
En 1934, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli inaugurent un jazz sans tambour ni trompette, avec une formule à cordes alors inédite, le quintette du Hot Club de France (3 guitares, un violon, une contrebasse). En 1941, le violoniste Michel Warlop, qui enregistra avec l’illustre manouche, crée son septuor à cordes (4 violons 2 guitares et une contrebasse) formule qui n’eut à ma connaissance pas de descendance dans le jazz. Depuis quelques années, le violoniste Tcha Limberger (1) propose à son tour une formule novatrice en inversant l’instrumentation du quintette du Hot club de France : 3 violons (Renaud Crols, Alexandre Tripodi, alto), une guitare (Renaud Dardenne) et une contrebasse (Sam Gerstmans). Les affinités et l’ouverture d’esprit de ces musiciens venus d’horizons différents leur permettent de trouver des terrains d’entente : ils ont tous en commun l’amour de la musique acoustique et des cordes pincées, le gout de l’improvisation et le souci constant d’accompagner leurs partenaires en essayant de les inspirer et de les stimuler. Après un premier disque remarqué en 2012, voilà « Barcelone » le nouvel opus des Violons de Bruxelles. La relecture de cette chanson peu connue de Boris Vian qui donne son nom à l’album est emblématique de la démarche créatrice du groupe : interpréter la tradition d’une façon neuve, se dégager du morceau sans le renier. Sur une rythmique façon boléro, Les Violons de Bruxelles se réapproprient cette jolie mélodie avec une instrumentation novatrice, des arrangements lumineux et délicats, une inventivité permanente (cf le chorus de Tcha dans le style roumain ou le final écrit et arrangé par Renaud Dardenne) qui rendent l’original méconnaissable. Outre qu’elle apporte une dynamique à l’ensemble, la présence de trois violons à la sonorité et au style différents mais complémentaires (lyrisme et virtuosité de Tcha, fluidité du phrasé de Renaud Crols, nuances plus graves et contrastées de l’alto d’Alexandre Tripodi), permet une multiplicité de combinaisons et de modulations (passages à l’unisson ou superposés, questions-réponses, contrechants, riffs des archets renforçant la rythmique, pizzicato...) qui tirent l’ensemble vers un jazz de chambre qui, s’il n’oublie pas le swing, se rapproche beaucoup d’un point de vue harmonique d’arrangements qu’on pourrait trouver dans un quintette à cordes classique (cf par exemple l’introduction très originale d’Avalon qui nous fait entrer progressivement dans le thème, et l’interaction et la dramaturgie des violons quand tout le monde lâche les chevaux sur le final).
Violon, chant : Tcha Limberger
Violon : Renaud Crols
Alto : Alexandre Tripodi
Guitare : Renaud Dardenne
Contrebasse : Sam Gerstmans
Genre : Musique monde, jazz manouche
Durée : 50'
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